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Gone With The Book...
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30 mai 2011

Vita - Melania G. Mazzucco (2002)

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Note de l'éditeur: "Ils n'avaient pas la moindre idée de l'endroit où ils se trouvaient. Ils auraient aussi bien pu être sur la lune. [...] Ils se traînaient, désormais, les pieds en feu, et la ville n'en finissait plus." En 1903, deux petits Italiens un peu perdus débarquent à New York. Vita et Diamante, âgés de neuf et douze ans, s'installent dans la pension de famille tenue par le père de la fillette. C'est la vie de ses ancêtres, de sang ou de cœur, que Melania G. Mazzucco relate ici : les espoirs et les désillusions, la violence quotidienne, la misère, le despotisme paternel, les rivalités et les expédients et, rayon de soleil fugace, l'amour impossible qui naît entre les deux enfants.

L'auteur se livre à un exercice littéraire original, entre enquête généalogique, recherche historique et création romanesque, donnant naissance à une fresque familiale aussi instructive que palpitante."

J'ai mis longtemps à ouvrir ce livre que j'avais dans ma bibliothèque depuis plusieurs années - vous pouvez constater qu'il a obtenu le Premio Strega 2003, le prix littéraire italien le plus prestigieux, ce n'est donc pas une publication récente - et une fois ouvert, il m'a fallu un effort pour m'y plonger, un peu à cause de la fatigue qui m'empêchait d'avancer au rythme souhaité mais surtout parce que c'est un livre qui demande qu'on lui consacre du temps, ce que je viens enfin de pouvoir faire.

Je ne sais pas ce que vaut la traduction française mais en italien, c'est un livre à l'écriture ambitieuse et j'avoue qu'il y avait un moment que je ne lisais pas de littérature italienne au sens véritable du mot. Mes lectures italiennes, ces dernières années, sont surtout les romans policiers d'Andrea Camilleri, mettant en scène mon commissaire favori, Montalbano, et écrit dans une langue inexistante, qui en fait l'italien tel que le prononcent les siciliens de la région de Ragusa... pas l'idéal pour entretenir mon italien!

Si vous réussissez à surmonter le premier tiers du roman, dans lequel on se  perd un peu à cause de la chronologie des évènements,  d'un arbre généalogique complexe, mais aussi de quelques longueurs quant à la vie misérable dans le New York du début du vingtième siècle de ces immigrants du sud de l'Italie fraîchement débarqués, vous vous retrouvez au coeur du destin passionnant de Vita et Diamante et je suis prête à parier que la mémoire de ces deux personnages hors du commun et de leur découverte d'une Amérique fascinante tout autant que dévorante va m'accompagner pendant un bout de temps.

Ci-dessous, le passage qui m'a vraiment émue vers la fin du livre:

"Credere che i suoi anni americani non siano mai esistiti. Pretendere di averli sognati. Perché, quando una cosa è passata, cosa la differenzia, nella realtà del presente, da un'illusione o da una fantasia? Se pure ha avuto una sua esistenza, poi non ne avrà nessuna, tranne che nella memoria. E se anche la memoria non riuscirà a trattenerla, allora sarà come se quella cosa non fosse mai stata del tutto. Perdere i ricordi giorno dopo giorno, nell'immobile fissità del cielo nel riquadro della finestra. Attribuirli alla vita di un altro, e non alla propria. Dimenticare il male per sopravvivere, restringere, cancellare i fatti più atroci, le ferite, il dolore. Ma poi, per non vivere di inganni e nostalgie, operare una selezione più severa? Rimuovere i gesti più intimi, i volti più amati. Perché il dolore di un ricordo vago è meno acuto. Era stata la prima cosa che aveva imparato in America."

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