L'odeur du figuier - Simonetta Greggio (2011)
Quatrième de couverture:
Cinq histoires dont le point commun est une odeur de figuier sauvage, une senteur d'été, d'enfance, de nostalgie, un parfum de délicieuse mélancolie, comme une chanson qui ramènerait à une époque oubliée.
Et cette odeur, suspendue sur la vie des personnages, est là pour leur rappeler que la joie est admissible et recevable, qu'elle est tout près, qu'il faut la respirer, y croire, la laisser planer et s'en envelopper.
Quand j'ai entendu Simonetta Greggio parler de ce recueil de nouvelles sur France Inter, je me suis précipitée pour l'acheter et l'offrir pour la Fête des Mères à ma maman, qui, comme moi, avait apprécié Dolce Vita. Sitôt offert, sitôt confisqué! En fait, cela se lit très vite donc la confiscation aura été de courte durée!
Il s'agit de cinq nouvelles ayant d'après la quatrième de couverture comme point commun "une odeur de figuier sauvage - si on veut... -, une senteur d'été - d'accord... -, d'enfance - ici et là... -, de nostalgie - certes... -, un parfum de délicieuse mélancolie - délicieuse? à voir -...".
J'ai beaucoup aimé les trois premières, la troisième en particulier, formidablement bien écrite, qui, terrifiante et très différente des deux premières, nous emporte dans un tourbillon infernal et quelque peu dérangeant. Les deux dernières, je les ai trouvées bâclées et je n'ai pu m'empêcher de ressentir l'arnaque éditoriale déjà ressentie avec "L'échappée belle" d'Anna Gavalda. Vite, vite, Simonetta, surfons sur le succès de Dolce Vita, fais-nous un joli récit au goût d'été qu'on va sortir en mai juste avant les vacances... J'ai bien une ou deux nouvelles dans un tiroir depuis un moment mais... Allez, écris-en une ou deux autres, on publie et on fait un carton! Bien sûr, je suppute mais j'imagine bien une conversation de ce genre entre Greggio et son éditeur!
Je me demande si les éditeurs français n'ont pas tendance à vouloir contrecarrer ces écrivains anglo-saxons qui sont régulièrement en librairie comme des métronomes et que nous, lecteurs, achetons comme des robots en mettant la pression sur leurs auteurs à succès. Tout le monde n'est pas capable d'écrire un bon livre par an! Je reparlerai sûrement de ce phénomène dans mes prochains messages car m'attendent sur ma PAL (pile à lire pour les non-initiés!) "Ford County: Stories" de John Grisham et "Il sorriso di Angelica" d'Andrea Camilleri, deux auteurs auxquels je suis fidèle même si je reproche beaucoup au premier d'avoir produit des livres inachevés alors que le second est capable de défourner des bijoux avec une régularité presque effrayante!
Ceci étant dit, Greggio écrit bien, c'est fluide, ses personnages sont entiers jusqu'à la démesure - comme moi, parfois! -, on sent que bien qu'elle vive en France et écrive en français, l'Italie fait toujours partie de son quotidien - d'ailleurs, elle a écrit la troisième nouvelle en italien - et j'ai quand même passé un bon moment avec ce petit bouquin dans lequel je me suis un peu retrouvée ici et là.