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Gone With The Book...
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4 avril 2014

En finir avec Eddy Bellegueule - Edouard Louis (2014)

eddy0001

Quatrième de couverture:

"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année.
Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici".

En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût.
Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.

Vous avez sans doute entendu parler de ce jeune homme de 21 ans, étudiant à Normale Sup et déjà co-auteur d'un essai philosophique sur Pierre Bourdieu, qui publie là son premier roman. Vous en avez sans doute entendu parler car il est le chouchou de la critique en ce début de printemps et son bouquin cartonne sur la liste des best-sellers. C'est probablement un de ces romans, dont on entend tellement parler, qu'on devrait laisser passer du temps avant de les lire car finalement, je me suis rendue compte que j'en connaissais l'histoire de A à Z. Ce jeune auteur intente ici sous la forme d'un roman et non d'un récit - il a toutefois depuis la sortie du livre clairement indiqué que c'était complètement autobiographique - un procès à sa famille, qui est l'illustration moderne d'une misère sociale et intellectuelle à la Zola ou Maupassant, que certains croient éradiquée mais que nenni! Je pense que la surprise causée par ce livre explique son succès. J'ai l'impression que le microcosme intello et parisien des critiques littéraires ne se rend pas bien compte que ce genre d'environnement familial - raciste, homophobe, alcoolique, inculte, violent - peut encore exister et existe en France au XXIème siècle. Ceci étant dit et bien que je ne mette nullement en doute les propos et les souvenirs de l'auteur, il décrit une situation si glauque qu'on en vient quand même à se demander si, ici et là, sa vision des choses est tout à fait réaliste. Ce qui ne voudrait pas dire qu'il ment, simplement qu'il en rajoute un peu... Effet littéraire, mémoire trompée par la douleur du vécu? Je ne sais pas. En ce qui me concerne, j'ai eu un peu de mal à tout prendre pour argent comptant. Par ailleurs, la critique s'est émerveillée du style littéraire de ce jeune prodige. Je n'ai pas trouvé que c'était si remarquablement écrit. Ni bon, ni mauvais à mon avis. Un peu académique même. Je m'attendais à un style beaucoup plus littéraire, beaucoup plus fouillé surtout à la lecture de la citation qu'il a choisi de mettre au début du livre, qui est une phrase tirée de "Le ravissement de Lol V. Stein" de Marguerite Duras, un roman qui m'est littéralement tombé des mains il y a quelques mois!

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Commentaires
B
Ouais... ben je ne sais pas si je vais le lire...<br /> <br /> Bises et merci.
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