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Gone With The Book...
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29 juillet 2018

Mohammad, ma mère et moi - Benoît Cohen (2018)

 Cohen

Editeur : Flammarion (4 avril 2018)

Nombre de pages : 288

Quatrième de couverture : 

Au moment où Donald Trump accède au pouvoir, Benoit Cohen, cinéaste français installé aux États-Unis, apprend que sa mère s'apprête à héberger, dans l'hôtel particulier du 7e arrondissement où elle vit seule, Mohammad, un migrant afghan. Alors que Benoit Cohen s'insurge contre ce président raciste qui menace de fermer les frontières, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour sa mère qui, sans lui en avoir jamais soufflé mot, ouvre sa porte à un étranger. Il revient alors à Paris et rencontre Mohammad. Ce garçon qui, de déracinement en déracinement, a grandi, à l'instar des chats, sept fois plus vite qu'un jeune occidental, va lui confier son histoire. Entre Benoit, exilé volontaire, et Mohammad, réfugié malgré lui, une relation intense se noue, sous le regard de Marie-France, qui vient compléter cet improbable trio. Dans ce récit singulier, Benoit Cohen décrit, non sans humour, ce chemin exaltant et complexe qu'est la rencontre de l'autre et s 'nterroge sur ce que « donner » veut dire.

Ce que j'en ai pensé...

Tout d'abord, merci encore à Benoît Cohen de m'avoir gracieusement envoyé son livre après ma publication sur Instagram de mon post concernant son précedent livre Yellow Cab, que j'avais beaucoup aimé aussi. Aussi, oui, parce que j'ai vraiment adoré ce récit comme à peu près toutes les personnes qui le lisent. Comment rester insensible au récit du parcours douloureux de ce jeune afghan et comment ne pas se poser de questions quand on referme le bouquin ? Marie-France, la mère de Benoît Cohen, dit à un moment: "Quand on peut aider, on doit le faire."  C'est la question que je me pose depuis quelques temps, que puis-je, à mon modeste niveau, faire ? Ignorer le problème me semble si monstrueux, si cynique, si égoïste. Les associations, que Benoît Cohen mentionne à la fin du livre, seront sans doute une voie d'exploration. Habitant sur la Côte d'Azur, à quelques kilomètres du drame, qui se joue de l'autre côté de la frontière où des centaines (des milliers ?) de migrants attendent désespérément d'obtenir l'asile quelque part, comment ne pas me préoccuper de cette situation ?

Le récit est très fluide, écrit sans fioritures, sans pathos, et se lit très facilement. Ce n'est pas pour autant que cette histoire peut s'oublier facilement. Autant, j'avais trouvé quelques faiblesses à son précédent récit, autant celui-ci fonctionne du début à la fin et je ne peux que vous recommander de vous y plonger.

Par ailleurs, les pages où l'auteur confie son désarroi suite à l'élection de Trump ont eu une résonance particulière pour moi. Moi, qui comme lui ai immigré volontairement en Amérique, ai surmonté les arcanes de l'immigration américaine et ai appris à connaître ce pays complexe, qui peut à la fois vous enthousiasmer au plus haut point et vous faire enrager, j'ai compris son désarroi, je l'ai vécu aussi. Le 9 novembre 2016 au petit matin, c'était encore le 8 sur la Côte Est, j'étais assise devant ma télé, hébétée, en larmes et depuis, je ne décolère pas... Le 3 novembre 2020 n'arrivera jamais assez vite à moins qu'un miracle n'ait lieu d'ici là ou qu'une catastrophe ne nous accable à nouveau ce jour-là !

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