Un paquebot dans les arbres - Valentine Goby (2016)

  

Editeur : Actes Sud (17 août 2016) - Babel (16 mai 2018)

Nombre de pages : 266

Quatrième de couverture : 

Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l'enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d'Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le coeur battant de ce village situé à une cinquantaine de kilomètres de Paris. Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, le couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et les antibiotiques ne font pas toujours de miracle.

Du haut de son jeune âge, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse et préserver la dignité de ses parents, retirés dans le sanatorium - grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.

À travers un roman solaire, porté par le regard d'une adolescente rebelle heurtée de plein fouet par le réel, Valentine Coby poursuit son travail sur le corps dans l'Histoire, le rôle des femmes face à l'adversité, leur soif de liberté.

Ce que j'en ai pensé...

C'est le deuxième roman de Valentine Goby que je lis cette année et j'ai aimé retrouvé sa plume. Après Kinderzimmer lu il y a quelques mois et qui traitait principalement du sort des bébés dans les camps de concentration, c'est à nouveau avec beaucoup d'émotion que j'ai suivi le parcours de Mathilde et de sa famille aux prises avec la maladie au coeur des Trente Glorieuses, qui ne l'ont peut-être pas été pour tous.

Ayant récemment rencontré Valentine Goby au Festival du Livre de Mouans-Sartoux, je dois dire que cette jeune femme est un peu une énigme pour moi. Elle est gaie, souriante, pétillante et pourtant je trouve ses romans très sombres. Je le lui ai fait remarquer lors d'un échange sur Instagram, elle m'a répondu qu'elle ne pensait pas écrire des romans sombres mais qu'elle travaillait "sur la lumière dans la tragédie, autrement dit la condition humaine". C'est une jolie formule et c'est vrai qu'il y a toujours une lueur d'espoir dans ses romans mais quand même, à l'occasion d'une très prochaine nouvelle rencontre dans ma librairie de Cagnes-sur-Mer, je lui ferai remarquer que la condition humaine est très souvent sombre !

En tous les cas, je suis très impatiente de découvrir son nouveau roman Murène récemment paru chez Actes Sud. Je vous reparlerai donc bientôt de Valentine Goby.