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22 avril 2021

Cinq dans tes yeux - Hadrien Bels (2020)

Cinq dans tes yeux

LU EN SEPTEMBRE 2020

Editeur : L'iconoclaste (19 août 2020)

Nombre de pages : 295

Quatrième de couverture :

Son surnom, Stress, c'est Nordine qui le lui a donné. Il y avait aussi Ichem, Kassim, Djamel et Ange. C'était les années 90, dans le quartier populaire du Panier, à Marseille, quand ils enchaînaient les virées à la plage, les soirées en boîte de nuit afros, les bagarres parfois. Tous venus d'ailleurs, sauf lui : sur la photo de classe, Stress tranchait avec sa peau rose.

Aujourd'hui les bobos rénovent les taudis du centre-ville et les pauvres ont été expulsés vers les barres d'immeubles avec ascenseur en panne. Les potes d'hier sont devenus chauffeur de bus, agent de sécurité, dealer – ou pire.

Cinq dans tes yeux est une fresque marseillaise pleine de rires et d'insolence. Un regard vrai et mordant sur le France d'aujourd'hui.

Ce que j'en ai pensé...

Pour qui est Marseillais(e), pour qui connaît bien Marseille et pour qui aime Marseille, ce premier roman est une vraie pépite !

C’est une véritable déclaration d’amour faite à sa ville que nous livre là Hadrien Bels dans ce roman d’ambiance, qui déplore que la gentrification du centre-ville se soit faite sans ses habitants, lesquels se sont vus remplacés par des bobos venus d’ailleurs (mais principalement de Paris et ça à Marseille, on n’aime pas!). À vrai dire, ce qui est arrivé à Marseille au cours des quinze dernières années est arrivé dans d’autres villes (le quartier de La Croix-Rousse à Lyon par exemple) ou arrive encore (le centre-ville de Grasse à l’heure, où j’écris ces lignes) mais Marseille a cette particularité d’être et d’avoir été un véritable melting-pot, qui est remis en question par cette gentrification.

La force de ce livre est qu’il n’est pas qu’un constat doux-amer. C’est aussi et surtout un livre très drôle écrit dans une langue résolument moderne et imagée et ce genre de lectures ne fait pas de mal en ce moment !

J’ai en particulier beaucoup ri en lisant ses comparaisons hilarantes et cela dès l’incipit : « … La journée, le Venant se balade ici comme un beau-père qui sort de la chambre de ta mère en caleçon. Aujourd’hui, tout le monde dit « les Bobos » mais nous, quand on était ados, on les appelait « les Venants »… ».

Le lecteur non averti aura peut-être un peu plus de mal à trouver son chemin dans ce Marseille multicolore mais cela ne veut pas dire que ce livre est réservé aux Marseillais ou aux spécialistes de Marseille, bien au contraire.

Si vous aviez aimé Fief de David Lopez, il y a deux ans, vous y trouverez sans doute une petite filiation. Je n’ai personnellement pas pu m’empêcher d’y penser.

Je termine avec les mots d’Hadrien parce que... juste parce que !

« Marseille est comme une femme très belle à qui j’ai envie de dire « je t’aime, je t’aime » mais qui part avec un autre. »

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